L’histoire du Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (le CRIMT) est marquée par trois grandes périodes de développement.
< 2002
Au cours des années 1990, une dizaine de spécialistes du travail et de l’emploi collaborent à divers projets, dont plusieurs portent sur l’évolution de la régulation du travail à l’ère de la mondialisation. Qu’il s’agisse d’études sur le renouveau syndical, sur l’évolution du droit de travail, des politiques publiques et de la négociation collective, sur les nouveaux modèles d’organisation du travail et de la production ou sur la gestion de ressources humaines, ces collaborations se distinguent à plus d’un titre : elles sont interdisciplinaire et multifacultaires ; elles mobilisent divers courants théoriques et traditions de recherche empirique ; elles réunissent des chercheur.euse.s provenant de plusieurs universités au Québec (Université de Laval, Université de Montréal et HEC Montréal, notamment) ; elles sont tournées vers l’international et comptent plusieurs collaborateur.trice.s à l’étranger. Plusieurs des projets autour desquels s’articulent ces collaborations trouvent appuis auprès des Conseils de recherche du Québec et du Canada. À terme, ils recevront un premier financement structurant au début des années 2000 dans le cadre du programme de Soutien aux équipes de recherche du Fonds FCAR.
Un aspect remarquable de cet historique : bon nombre des chercheur.euse.s de cette période sont toujours actifs au sein du Centre. Le lancement – en 2021 – des bourses Jacques Bélanger et Pierre Verge permettra de souligner le travail pionnier de ces chercheurs qui, malheureusement, nous ont quitté prématurément.
2003-2016
La fondation du CRIMT à titre de centre de recherche répond à deux impulsions : d’abord, l’effort d’imaginer un programme de recherche interdisciplinaire sur l’évolution du travail à l’ère de la mondialisation ; ensuite, l’effort coïncide avec le lancement, par les Conseils de recherche du Québec et du Canada, de nouvelles initiatives de financement visant à financer ce type de projets. Suite à des concours exigeants, le CRIMT obtient un premier financement à titre de centre en démarrage du programme des Regroupements stratégiques du Fonds de recherche du Québec – Société et culture, puis, pour un premier projet de recherche d’envergure, du programme des Grands travaux de recherches concertées (GTRC) du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Cela marque le début de la deuxième période.
Le CRIMT devient alors un lieu foisonnant de collaborations interdisciplinaires et interuniversitaires sur le travail et l’emploi à l’ère de la mondialisation. Le regroupement compte alors une trentaine de chercheur.euse.s au Québec et sensiblement le même nombre hors des frontières de la province. En outre, il cherche à développer une architecture scientifique ouverte qui permette – par la diversité de ses activités – d’entretenir des collaborations au-delà des frontières du regroupement.
La mise en place du centre est rapide et suivie d’une phase de consolidation qui s’étend jusqu’à la fin des années 2000, où le CRIMT obtient un renouvellement de son financement à titre de Regroupement stratégique jusqu’en 2016, cette fois comme centre en fonctionnement. Preuve de la solidité des assises qu’il a créées, l’équipe reçoit un deuxième financement en 2008 dans le cadre du programme des GTRC du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, ce qui renouvelle le financement de son programme scientifique jusqu’en 2016.
L’activité scientifique et de formation du Centre est foisonnante durant cette période. Le CRIMT organise des dizaines d’activités d’animation scientifique, dont une dizaine de grands colloques internationaux, et, bien avant que les sites de partage vidéo ne suscitent leur engouement actuel, rend disponibles près de mille heures d’enregistrement vidéo utiles aux fins de la formation et de la mobilisation des connaissances. De même, ses chercheur.euse.s éditent près d’une trentaine de numéros spéciaux de revues scientifiques et publient des centaines d’articles scientifiques, ce qui accélère le transfert des résultats du projet et lui confère une grande visibilité. Qui plus est, plus d’une trentaine de doctorant.e.s et de chercheur.euse.s postdoctoraux/les formé.e.s au sein du Centre au Québec accèdent à la carrière universitaire durant l’intervalle 2003-2016, assurant ainsi le renouvellement d’une partie importante du corps professoral au Québec en droit du travail et en relations industrielles.
Ceux et celles qui souhaitent en savoir davantage sur cette période de l’histoire du CRIMT sont invités à consulter nos archives, lesquelles figurent sur les multiples pages de notre site Internet précédent.
2017 >
La période la plus récente de l’histoire du Centre débute au printemps 2017 et se poursuit jusqu’à nos jours. C’est cette période que reflète le présent site Internet. Celle-ci consacre l’expansion du CRIMT, de même que l’internationalisation accrue de ses activités. Fort du renouvellement de son financement à titre de Regroupement stratégique jusqu’en 2024, le CRIMT jette les bases d’un ambitieux projet qui prévoit l’établissement d’un partenariat de recherche international consacré à l’étude de l’expérimentation institutionnelle et son potentiel d’amélioration du travail. Financé en 2017 par le Programme de partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada , le CRIMT s’allie à un réseau international de centres partenaires afin de tenter de mieux comprendre les conditions qui sous-tendent l’innovation sociale et sont susceptibles de conduire à une amélioration du travail, plutôt qu’à sa détérioration. Plus de 180 cochercheurs, dont 50 au Québec et 130 au Canada et dans une douzaine d’autres pays sont impliqués dans ce projet d’envergure et d’importance.
Le projet accorde une attention particulière aux acteurs qui s’engagent dans l’expérimentation sociale (tant organisationnelle qu’institutionnelle) et aux ressources de pouvoir qui leur permettent d’en infléchir le cours. À travers l’analyse de cas d’expérimentation et de leur réexamen itératif afin d’en affiner la compréhension, le projet entend fournir – sous la forme d’un Observatoire virtuel de l’expérimentation – un outil unique permettant d’appréhender le changement et de mieux comprendre comment les acteurs répondent, par l’innovation, aux enjeux qu’il suscite. Ce dernier constituera le principal produit de recherche du Projet, dont l’effet et la portée se feront sentir bien au-delà des limites de la présente subvention.
Ce site présente les grandes lignes du projet, de même que les activités scientifiques et les publications qui en découlent. La période 2021-22 verra le lancement de l’Observatoire virtuel, lequel donnera librement accès à un premier ensemble de cas commentés d’expérimentation.